Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Papa est mort

1 octobre 2022

Si tu étais là...

Si tu étais là, quand j'ai dit que j'avais un cancer, tu aurais clamé ! "Mais ça se soigne très bien !", et tu m'aurais demandé des informations : quel toubib ? Quels examens ? quels médicaments ? Quel processus ?

Maman n'a rien dit.

Si tu étais là, tu me ménagerais, tu prendrais de mes nouvelles, mais de façon vraie, sans décider que "tu as meilleure mine", tu me chouchouterais, tu m'écrirais puisque tu ne peux pas téléphoner. Peut-être même que tu te serais mis à écrire des mails.

Maman me trouve systématiquement "mieux" que l fois précédente et ne demande aucun détail.

Si tu étais là, et si je faisais tout tes papiers, tes déclarations, rtc, tu m'offrirais des chocolats ou un gros bouquet de fleurs.

Maman ne fait rien. Il paraît qu'elle chante mes louanges aux frangins mais pas à moi, en tout cas.

Si tu étais là, je pourrais te faire de gros calins sans hésiter, oparce que tu es (étais?...) mon papa chéri, que tu m'aimais énormément et que je t'aimais énormément.

Maman m'embrasse mais pour les calins, zéro.

Si tu étaus là, tu aurais déjà râlé pour que Caliméro et son mari viennent avec Caliméro junior, et tu nous aurais invités.

Maman n'en a rien fait, sous prétexte de ne pas gêner, qu'ils viendront quand ils voudront, etc. Nous avons vu Caliméro Jr une seule fois, sans avoir le droit de le toucher. Peut-être que tu m'aurais consolée de ça aussi...

Si tu étais là... mais tu n'es plus là.

Publicité
Publicité
22 octobre 2015

Pour ton anniversaire

 

 

J’ai cueilli ce brin de bruyère
L’automne est morte souviens-t’en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps brin de bruyère
Et souviens-toi que je t’attends

25 juin 2015

Bonne fête quand même !

Mon petit papa, dimanche dernier, c'était la Fête des pères. Tu n'y tenais pas du tout, mais tu appréciais quand même qu'on t'envoie une carte ou qu'on passe te voir juste pour te dire "Bonne fête". Alors sur FB, je t'ai mis un petit message : "Où que tu sois, je te souhaite un bonne fête". Et maman a mis en réponse : "A qui ?" J'ai eu envie de hurler ! Je sais bien que sa tête ne va pas très fort, qu'elle oublie plein de choses mais quand même ! La Fête des pères, toutes les chaines de télé en parlent des semaines à l'avance, ne serait-ce que dans la pub. Alors ce "à qui ?", ça m'a fait trop de peine.

Et hier, c'était ta fête, ta fête à toi, qu'on n'oubliait jamais. J'ai mis des fleurs sur ta tombe, c'est tout ce que je pouvais faire. Encore que tu aurais sûrement préféré un verre de Meursault, ou d'Armagnac... Mais ça ne se fait plus. Dommage ! Après tout, c'était peut-être une bonne idée que d'offrir aux morts un peu d'un plat ou d'une boisson qu'ils aimaient particulièrement, pas pour les nourrir, bien sûr, juste en souvenir...

Je dis n'importe quoi, mais cette idée t'aurait bien plu.

Je ne sais pas si maman sera allée au cimetière, hier. Je lui avais téléphoné la veille et elle n'en a pas parlé. Peut-être l'a-t-elle fait... Je ne poserai pas la question. Si elle a vu mes fleurs, soit elle me dira, comme l'an dernier : "Ton frère a mis des fleurs pour la Saint Jean". Soit elle me dira : "Toi qui détestes les cimetières, je ne comprends pas pourquoi tu y mets des fleurs". C'est ma façon de penser à toi encore plus, c'est tout, même si je sais bien que tu n'es pas sous cette pierre froide. Mais ton corps y est, et je t'aimais sous cette apparence physique. Et puis je ne cherche pas à me justifier ou à m'expliquer, je fais comme j'ai envie, c'est tout.

Bonne fête, mon petit papa chéri ! Tu n'imagines pas combien tu me manques, encore et toujours !

IMG_0915_pthumb

25 décembre 2014

Des mots pour rien.

On m'a dit : "Tu devais bien t'y attendre".

On m'a dit : "Il était très malade, ça ne pouvait plus durer longtemps".

On m'a dit : "Il n'a pas souffert"

On m'a dit : "Il est mort chez lui, entouré par sa femme et sa fille jusqu'au bout".

On m'a dit : "S'il avait passé des semaines à l'hôpital, ç'aurait été bien plus pénible".

On m'a dit : "Il est quand même avec toi, d'une autre façon".

On m'a dit plein de choses, et jamais je n'ai aussi bien réalisé que les mots ne servent à rien.

La plus grande aide, c'était la main de Jean-Lou, posée sur mon épaule, à ce déjeuner à la campagne où je pleurais tant que je n'arrivais pas à prendre ma tasse de café. Juste cette main, un bref instant, pour me dire qu'il comprenait et partageait. Personne n'avait l'air de penser à toi, dans cette maison si vide de toi. Quand tout le monde a bu à la santé de maman, Jean-Lou a ajouté, très bas, si bas que je suis la seule à l'avoir entendu parce que j'étais tout près, "Et aux absents..." Lui aussi pensait à toi. 

Mais les mots ne servent à rien.

24 décembre 2014

Noël

Encore un Noël sans toi...

Bien sûr, ils seront tous sans toi, désormais. J'ai beau le savoir, avoir "fait mon deuil", comme on dit (mais peut-on "faire son deuil" de son père ?), je ne peux pas m'empêcher d'y penser.

"Sans drame, sans larmes,

Pauvres dérisoires armes,

Puisqu'il est des douleurs 

Qui ne pleurent qu'à l'intérieur..."

 

Dona ei, Domine, requiem aeternam !

Publicité
Publicité
10 décembre 2014

Un an...

Tu nous as quittés il y a un an. Tu nous manques tellement !

Maman ne va pas bien, j'ai peur qu'elle ne perde complètement la tête un de ces jours, surtout qu'elle refuse de se soigner et répète que son hospitalisation était "très exagérée et bien inutile". Heureusement que tu ne l'as pas vue comme ça, complètement perdue, confondant Michel avec Maurice, se croyant enfermée dans une clinique psychiatrique soviétique (! ! !), persuadée de n'être plus à Aix. Ça a duré 6 jours pleins, avant qu'elle ne commence à retrouver ses esprits. Elle marche lentement, elle est très fatiguée et ne s'intéresse plus à grand'chose, au fond. Le mieux pour elle (mais certainement pas pour nous) serait qu'elle ne se réveille pas un matin...

Elle veut toujours se débarasser de livres. Quelle importance ? Elle a bien assez de place comme ça, et elle en aurait plus si elle n'avait pas fait enlever trois bibliothèques ! Mais ça, c'était pour aménager deux chambres pour Rémi et sa famille, qui ne sont pas venus une seule fois chez elle depuis ta mort et qui ne viendront pas à Noël, ni plus tard. A quoi bon tous ces efforts ?

Je crois que j'ai fini par accepter ta mort, après ce gros coup de déprime d'octobre. Ton anniversaire sans toi, c'était trop dur ! Mais là, ça va à peu près. Il a fallu s'occuper de maman, aussi, et ne plus avoir le temps de réfléchir ou de ruminer. Tout est en ordre pour les papiers, je gère tout ça. Je voudrais bien que les frères se rendent un peu plus disponibles mais PhiPhi, malgré ses belles promesses, n'a jamais de temps, même pour l'anniversaire de ta mort, et Rémi est loin.

J'ai mis ta photo sur mon téléphone. Tu me manques.

22 octobre 2014

Bon anniversaire !

Je ne sais pas si les autres y penseront, certains sûrement.

Moi je te souhaite un bon anniversaire !

Je t'offre le tome 8 de l'intégrale d'Achille Talon...

Je t'ai préparé un bon déjeuner, juste à ton goût :

du foie gras...

du poulet à la crème et à l'estragon...

des oeufs à la neige avec une crème au caramel, et un cake pour y planter quelques bougies...

Et un tas de grosses, grosses bises...

 

 

13 octobre 2014

C'était il y a un an...

Tu voulais aller passer quatre jours à Sanary, au bord de cette Méditerranbée que tu aimais tant, et tu nous avais demandé de vous accompagner, maman et toi. Motif oficiel : "comme ça, maman ne sera pas seule à conduire". Je sais bien que tu savais aussi que c'était la dernière fois que tu pourrais faire ça, passer quelques jours avec Alain et moi, nous gâter (tu as tout payé !) et profiter de notre présence.

Maman affirme que tu ne te doutais de rien, moi, je pense que tu savais très bien, au contraire, et que c'est plutôt elle qui ne se doutait de rien. Quand tu es sorti de l'hôpital, le 2 décembre, elle faisait des projets pour Noël, malgré tes deux tumeurs au cerveau...

Enfin, bon, je préfère me souvenir de ces quatre jours à Sanary. Tu étais si content d'y être ! Nous avons fait des promenades, nous sommes allés à Menton par le bateau, puis faire le circuit des calanques, par un jour splendide. Tu as mangé de l'aïoli, ton péché mignon, deux fois (et maman, encore, qui trouvait que c'était trop, que toute cette mayonnaise à l'ail, ça n'était pas bon ! Je lui ai dit, je m'en souviens : "maman, ça lui fait tellement plaisir ! C'est tout ce qui compte !").

Un matin, tu as oublié ta canne à l'hôtel. Pendant qu'Alain et maman retournaient la chercher, je suis restée avec toi et nous avons marché, si lentement, jusqu'à l'hôtel qui est sur le port. Tu voulais voir s'il était bien, si tu pourrais y revenir. Mais il n'y avait pas de chambre au rez-de-chaussée, ni d'ascenseur. On est ressorti, tu pesais sur mon bras et je t'ai conduit, tout doucement, à tout petits pas, jusqu'à un banc. Tu avais marché quoi... 50 mètres... et tu n'en pouvais plus ! Tu m'as dit : "qu'est-ce que je suis fatigué, au moindre effort !" Et un peu après : "On pourrait aller à Hendaye, aussi, l'an prochain, ce serait bien..."

Moi je savais bien que n'irais pas à Hendaye ni nulle part. Je savais que tu avais une 2e tumeur à l'épaule, je voyais ton épuisement permanent, ton incapacité à te concentrer longtemps. Tu ne lisais quasiment plus, toi qui aimais tant les livres. Je ne savais pas encore que tu avais déjà ces deux horreurs dans la tête qui allaient t'emporter à peine deux mois plus tard.

Je sais que ce voyage a été un grand moment de bonheur pour toi. Et même si ça me donne envie de pleurer, c'est un bon souvenir.

26 septembre 2014

Rien que du vide

Le temps passe et comme toujours, même si on n'y croyait pas au début, le chagrin s'estompe, toujours là mais moins violent, moins douloureux. Les occupations quotidiennes prennent le dessus, les soucis habituels reviennent...

Je pense à toi, toujours aussi souvent, mais c'est le vide, que je ressens, plus que la douleur. Ce grand vide qui ne sera jamais comblé, parce qu'on n'a qu'un seul père, et que tu es parti. Je sais ce que tu dirais en regardant les infos, à propos du temps, pour une idée nouvelle de reliure... mais je ne t'entends jamais.

Je suis allée au cimetière, l'autre jour. Une croix, ton nom, une grand dalle grise avec des pots de fleurs qui sèchent. J'avais apporté une petite plante. Je sais bien que tu n'es pas là, mais il y a tout de même ton corps, cette enveloppe qui était ta forme, ton visage, et à laquelle on doit le respect et le souvenir. Je n'ai même pas pleuré. Il n'y avait que du vide en moi, un grand creux aussi simple que cette dalle.

Mais je t'aime, tu sais, mon petit papa chéri.

7 juillet 2014

Maison vide de toi...

Nous avons passé le week-end dans cette maison que tu aimais tellement et que maman va vendre. Personne n'a parlé de toi. Juste JL qui, quand on a bu à la santé de maman, a ajouté doucement "et aux absents"... Je crois être la seule à l'avoir entendu.

Il n'y a rien de toi, là-bas, et tellement de choses en même temps : des livres, des fossiles, les lustres que tu fabriquais avec une roue de charrette ou un vieux joug...

Mais pas une photo, rien. Maman occupe ta chambre, elle a déjà déplacé les meubles. C'est chez elle, chez elle seule, et plus du tout chez toi.

Même pas ta photo, nulle part.

J'en ai mis une petite dans le "Livre d'or" de la maison, celle que j'ai fait imprimer pour ton décès et que maman, malgré ses belles paroles, n'a envoyée à personne.

Je n'aurais pas voulu que cette réunion soit un déluge de larmes, bien sûr, mais quand même... On aurait pu évoquer un peu tes souvenirs, parler de toi. En voyant P. et S. passer de pièce en pièce et prendre ceci ou cela, je pensais à des pilleurs de tombe !

Parfois, j'ai l'impression que seuls JL et moi nous pensons vraiment à toi...

Publicité
Publicité
1 2 3 > >>
Papa est mort
Publicité
Archives
Publicité